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Вольтер и его книга о Петре Великом - Евгений Францевич Шмурло

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avec sa famille de Colomenskoe à Preobraschenskoe. C’est sur les mémoires de Matfeow que se rapportent ces faits.

N. 174. – Les Mémoires secrets que la cour de Russie m’a confiés assurent que le parti était pris de tuer Pierre Ier… Le czar fut encore obligé de se sauver au couvent de la Trinité (441).

SUPP. p. ni, l. 23. les mémoires secrets. Ce sont sans doute les mémoires de Matfeow. Il n’y en a pas d’autres plus authentiques. Je ne sçai pas, pourquoi Mr. de Voltaire les nomme secrets.

SUPP. p. 112, l. 4. le czar fut encore obligé de se sauver au couvent de la Trinité. Il falloit dire premièrement, comment on fut averti du danger, et en conter après cela les suites plus en détail. C’étoit la nuit du 7 au 8 Août, que quatre strélits, du nombre de ceux que Tscheglowitoi avoit choisi pour son expédition secrète, par un remord de conscience, accoururent à Preobraschenskoe, découvrirent le dessein, et avertirent l’empereur, qu’on viendroit la même nuit l’attaquer et mettre à mort lui, sa mère, son épouse et sa sœur la princesse Natalie; ils conseilloient de quitter Preobraschenskoe le plus vite qu’il seroit possible, et d’aller se réfugier en quelque endroit sûr. D’abord l’empereur partit avec sa famille pour le couvent de la Trinité. Les conjurés arrivèrent en effet la même nuit, et apprenant le départ de la Cour retournèrent à Moscou. Cependant ceux de la Cour, qui avoient été avec l’empereur à Preobraschenskoe, le suivirent au couvent, ce que faisoient aussi les principaux seigneurs qui vivoient à Moscou, ou sur leurs terres aux environs de la ville, lorsqu’ils apprirent ce qui venoit se passer. Le reste de la noblesse fut convoqué par un édit. Les régiments réguliers, de l’institution du zar Alexei Michailowitsch, dans lesquels il y avoit beaucoup d’officiers étrangers, marchoient à la défence de leur maître. Tout le monde étoit en mouvement. Il y avoit même un régiment des strélits, appellé Soukharew Polk, qui suivit l’exemple des régiments réguliers. On ne parloit à Moscou que de l’atrocité du coup manqué, cependant la princesse et ses adhérants tâchèrent à se disculper. Le patriarche devoit prendre leur justification et prier l’empereur de se reconcilier avec sa sœur. Mais à peine fut-il arrivé au couvent de la Trinité, qu’apprenant les raisons que la Cour avoit d’en agir de la sorte, il fut pleinement convaincu du tort de la princesse. Il ne voulut plus retourner chez elle.

Alors la princesse se mit en marche vers le couvent de la Trinité en compagnie de quelques unes de ses sœurs. Elle portoit une image du Sauveur sur ses bras, comme une preuve de son innocence. A son arrivée à Wosdwischenskoe elle reçut un message de la part de Sa Majesté par un seigneur de la Cour de n’aller plus loin. Elle répondit avec fierté, que son intention étoit d’aller voir son frère et se reconcilier avec lui, qu’elle le feroit assurément, ne croyant pas que quelqu’un oseroit l’en empêcher. On dépêche un autre seigneur vers elle, pour lui dire, qu’on seroit obligé de recourir à la force, en cas qu’elle s’obstineroit de poursuivre sa marche. Enfin elle entendit raison et retourna à Moscou. Quelques jours après on envoya le bojarin Pierre Wasiliewitsch Scheremetow et un lieutenant colonel des strélits pour demander à la princesse de leur livrer sans tergiversation le traître Tscheglowitoi. Le zar Iwan fut requis en même temps d’interposer son autorité pour que la princesse ne s’opposait pas à la demande qu’on lui feroit. En effet elle soutint l’innocence de Tscheglowitoi de toutes les forces et lui donna un asyle dans ses chambres à la Cour. Elle ne le rendit qu’après que le zar Iwan lui avoit fait dire qu’il désapprouvoit absolument son obstination qu’il n’étoit pas de sentiment de se brouiller pour elle avec son frère, moins encore pour le traître Tscheglowitoi. Tscheglowitoi fut donc rendu et amené au couvent de la Trinité; examiné dans le conseil d’État, il fut mis à la question, il confessa son crime, et il fut décapité. Quelques strélits confidents de Tscheglowitoi eurent le même sort, d’autres furent punis du knout et envoyés en exil en Sibérie. A la place de Tscheglowitoi succède le bojarin prince Iwan Borissowitsch Troekurow en qualité de chef des strélits. C’étoit un homme habile et sévère, qui par ses peines infligées à propos sçavoit prévenir les desordres de cette soldatesque tant accoutumée aux émeutes. Jusqu’ici le prince Wasili Wasiliewitsch Galizin étoit resté à Moscou chez le zar Iwan et la princesse Sophie. Il croyoit peut-être faire par là son devoir, puisque l’administration des affaires tant du dedans que du dehors de l’empire lui étoit confiée.

Mais cela ne l’excusa pas, puisque les autres seigneurs avoient suivis les ordres de Pierre en se rendant au monastère à la première convocation. Il fut exilé avec son fils aîné à Poustoserskoi Ostrog. Depuis on lui a permis de demeurer à Mesen, et en dernier lieu à Pinega, où il est mort en… [points de suspension dans le manuscrit] après quoi son fils a obtenu la permission de retourner à Moscou. L’affaire finit par un ordre de l’empereur à sa sœur de quitter le palais impérial et de se retirer dans le couvent Nowodewitschei, pour y finir ses jours. Elle le fit, quoiqu’avec beaucoup de répugnance, et y prit la voile quelques années après, ayant été nommée Susanne. Les sœurs et tantes sont resté dans le palais. Cela fait, Pierre retourna le 10 Octobre à Moscou. Ce récit est tiré de la relation de Matfeow. On n’y trouve que la seule date du retour de Sa Majesté à Moscou; mais celle du 11 Septembre 1689 dont j’ai fait mention dans ma remarque sur la page 101, ne doit pas être oubliée, parcequ’elle marque la fin de la régence de la princesse Sophie.

N. 175. – Sophie et Ivan, restés dans Moscou, conjurent le corps des strélitz de leur demeurer fidèles (441).

REM. II. p. 111, l. 13. Sophie et Ivan conjurent les

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