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Вольтер и его книга о Петре Великом - Евгений Францевич Шмурло

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qu’ils ont été rapportés par Nestor, historien de Russie du XIesiècle, prouvent la grande liaison qu’il y avait entre la Russie et la Grèce, et qui ne pouvait mieux être cultivée, que par la liberté de commerce, établie par ces mêmes traités. Il est vray, qu’elle fut de tems en tems troublée par des guerres. Mais les Grecs, aient beaucoup plus d’inclination pour le commerce, que pour les conquêtes, eurent toujours soin d’apaiser les Russiens par de grands présents. Et ainsi le commerce eut son cours jusques autant que les nations étrangères, en occupant le milieu entre les deux nations commerçantes, n’y mirent point d’obstacle. Les Chazares furent les premiers de ces étrangers, auxquels en 969 succédèrent les Pazinacites, nommés par les Russiens Petschenegi, qui tuèrent le Grand-Duc Swetoslaw. Ce fut ce Prince, qui, voulant transférer le siège de son empire à Perejaslaw, ville située sur le Danube, fit connaître que la commodité du commerce était le seul motif de sa résolution. Perejaslaw, disait-il, est comme le centre, où je puis avoir tout ce qu’il me faut. Les Grecs y apportent de l’or, du vin, des fruits, des grains, des étoffes, etc. Les Czechi (Bohémiens) et les Hongrois me procurent de l’argent et des chevaux; de la Russie je tire du miel, de la cire et des esclaves. Il ne parla pas de la Pologne, parce qu’une grande partie de ce royaume, qui ne portait pas encore ce nom dans ce tems-là, lui appartenait en propre, et était compris sous le nom de Russie. Les Pazinacites étant suivis en 1061 par les Polowzi, et ceux-ci en 1224 par les Tatares, la Russie, divisée en plusieurs principautés, dont les possesseurs se faisaient continuellement la guerre les uns aux autres, fut la proye de ce dernier peuple, qui y domina pendant presque trois siècles. Cela ne pouvait être avantageux au commerce. Outre cela, la ville de Kiew, avec son territoire fut occupée en 1320 par les Lithuaniens, ennemis jurés des Russiens, ce qui ruina de fond en comble le commerce des derniers pour la Grèce, parce qu’ils étaient exclus par-là du Boristhène, ou Dnieper, par le moyen duquel se faisait la navigation. Pendant ces entrefaites, les Génois se mirent en possession de la ville d’Asow et fournissaient aux Russiens les marchandises de la Grèce, qui commençaient à manquer aux derniers par la raison, qu’on vient de marquer. Je ne trouve pourtant pas, que les Gênois et les Russiens ayent commercé ensemble immédiatement. C’était plutôt les Tatares qui apportaient aux Gênois ce de quoi ils avaient besoin des marchandises de la Russie et qui revendaient aux Russiens les marchandises reçues en…. des Gênois. Cela dura jusqu’à la prise d’Asow par Temir Axac en 1392, époque très funeste pour le commerce de ce païs, parce que tous les Gênois et autres chrétiens furent tués dans cette ville, et leurs maisons pillées et mises en cendre. La conquête faite par les Tatares de la Chersonèse Taurique, appelée depuis la Crimée, en fut une suite. Quelque tems après, la Grèce aiant changé de maître, son commerce devint celui de la Turquie. La Crimée reconnut la souveraineté de la Porte. Asow fut cédé aux Turcs. Mais ce n’était pas le moyen de rétablir le commerce. Les raisons en sont visibles. L’appauvrissement des Grecs, qui ne purent fournir aux dépenses de la navigation, l’éloignement des Gênois et le brigandage des Tatares, possesseurs de la Crimée et des côtes de la mer Noire, produisirent naturellement cet effet. Les Grecs, comme les Russiens, s’ils voulaient trafiquer ensemble, étaient obligés de faire de grands détours par terre, en quoi la réduction de l’Ukraine sous la domination Russienne, et même la prise d’Asow par Pierre le Grand ne firent pas de changement. L’Empereur eut beau vouloir rétablir la navigation sur la mer Noire, il n’y réussit que par rapport aux vaisseaux de guerre, les Russiens manquant de vaisseaux marchands, et les Turcs refusant par jalousie d’y prêter la main. La ville d’Asow fut rendue aux Turcs. Elle fut reconquise et rendue une seconde fois, sans que les affaires changeassent de face. L’accomplissement des souhaits de Pierre le Grand paraît être réservé à son Auguste Héritière, qui a la satisfaction d’en voir un bon commencement du commerce, qui se fait depuis quelques années à Temernikow, petite ville de Cosaques, sur le Don, entre Tscherkaski et Asow, où les marchands grecs et turcs se rendent par la mer Noire, et y font leur négoce avec les marchands Russiens, qui y apportent les marchandises de débit pour la Turquie. Cependant le trafic par terre continue aussi, principalement par le moyen des Grecs, établis en Ukraine dans la ville de Neschin. D’ailleurs les Cosa-ques et les bourgeois de l’Ukraine vont aussi négocier par terre avec les Tatares de la Crimée.

Le commerce de la Perse n’est pas si ancien que celui de la Turquie, mais il ne lui cède en rien par rapport à son importance. Il n’y a rien à dire de tout cet intervalle, pendant lequel les Tatares, et avant eux les Polowzi, les Petschenegi, les Chazares, etc. ont été en possession des contrées méridionales de la Russie. S’il y a eu un commerce entre la Russie et la Perse en ce tems-là, il faut qu’il ait été fait par l’entremise de ces peuples. Heureusement le Zar Iwan Wasiliewitsch fit en 1552 la conquête de Casan, et en 1554 celle d’Astracan, qui fut suivie de la prise de Terki. S’étant ainsi frayé le chemin de la mer Caspienne, il conçut l’idée d’un commerce immédiat à établir avec la Perse, et il fut bien aise que les Anglois, qui par l’établissement de leur commerce à Archangel s’étaient insinués dans ses bonnes grâces, lui demandèrent la permission d’en faire le premier essai, ce qu’il leur accorda. Ainsi la bannière de St-George, comme parle un auteur Anglois, fut déployée la première fois sur la mer Caspienne. Antoine Jenkinson alla en 1557 en Boukharie et en 1561 en Perse. Les premiers essais de cette espèce ne réussissent guère.

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