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Вольтер и его книга о Петре Великом - Евгений Францевич Шмурло

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la science de l’hydraulique, qu’il sait l’allemand, qu’il apprend le français; mais que son père n’a jamais voulu qu’il fît ce qu’on appelle ses exercices». Voilà un portrait bien différent de celui que le czar lui-même fit quelque temps après de ce fils infortuné (536–537).

SEC. p. 8. l. 3. Un ministre dont on a imprimé des mémoires. Le portrait que ce ministre fait du Tsarevits est absolument faux, et on voit bien qu’il n’a guère connu ce prince. Il n’étoit ni grand ni bien fait, et il ne possedoit aucune de ces qualités que le ministre lui attribua. Pierre I trop occupé de la guerre, presque toujours hors de ses États ne pouvoit veiller lui-même à son éducation, et ceux qui étoient chargés la négligèrent. Il savoit très peu des mathématiques, rien de la navigation, ni de hydraulique et pour ce qui regarde les langues il ne possedoit que l’allemand. Superstitieux au suprême degré, rempli de préjugé, il n’aimoit à s’entretenir qu’avec des prêtres et autres ennemis des connaissances utiles, blamant toujours les actions et les projets de l’Empereur son père, et promettant de rétablir les anciens usages et coutumes aussitôt qu’il parviendroit au trône. Il n’est pas moins faux que Pierre I n’ait pas voulu qu’il fît ce qu’on appelle ses exercices. Le Tsarevits n’avoit aucune inclination pour tout cela et encor moins pour le métier de la guerre. Tant de mauvaises qualités ne pouvoient que diminuer l’affection du père pour le fils. Il essaye de le corriger en mariant avec une princesse d’Allemagne, mais il ne fit que rendre cette princesse malheureuse.

Voltaire ne prit pas garde aux efforts qu’on faisait à Pétersbourg pour présenter le tsarevich Alexis sous un jour moins favorable et conserva intacte la caractéristique puisée dans l’ouvrage de Weber: «Das veränderte Russland» qu’il connaissait dans la traduction française de 1728. Plus tard cependant il diminua la portée du témoignage de Weber en faisant mention de l’opinion contraire existante. Voir le N. 375.

N. 375. – C’est à la postérité à décider entre un étranger qui peut juger légèrement ou flatter le caractère d’Alexis, et un père qui a cru devoir sacrifier les sentiments de la nature au bien de son empire. Si le ministre n’a pas mieux connu l’esprit d’Alexis que sa figure, son témoignage a peu de poids: il dit que ce prince était grand et bien fait; les Mémoires que j’ai reçus de Pétersbourg disent qu’il n’était ni l’un ni l’autre (537).

SEC. C’est à la postérité à décider. Qui doutera que Pierre I n’ait mieux connu le véritable caractère de son fils, qu’un ministre étranger qui peut-être ne l’a vu que dans des occasions publiques, et dont le récit ne se fonde que sur un oui dire.

N. 376. – Catherine… quoiqu’elle fût regardée comme czarine, elle n’était point reconnue solennellement en cette qualité (537).

SEC. p. 8 à la fin. Elle n’étoit point reconnue solennellement. Son mariage n’avoit pas encor été célébré solennellement.

N. 377. – Le czar envoya d’abord [note: 9 janvier 1712] les deux nouveaux époux à Volfenbuttel, et reconduisit bientôt la czarine à Pétersbourg (537).

SEC. p. 9. Le Tsar y aller lui présenter son beau-fils et sa belle-fille. Il y vint tout seul le 7enovembre 1711 et retourna avec son épouse à Pétersbourg le 9 janvier 1712. Les nouveaux époux partirent de Torgau pour Wolfenbuttel.

Il est difficile d’établir avec certitude en quoi consiste le changement apporté par Voltaire au texte manuscrit.

N. 378. – Ayant fait le mariage de son fils, il déclara plus solennellement le sien, et le célébra à Pétersbourg [note: 19 février 1712] (537).

SEC. il déclara solennellement le sien. Il l’avoit déjà déclaré le 17 mars 1711, il le célébra à Pétersbourg le 1 mars 1712.

N. 379. – Catherine fut reconnue publiquement czarine, pour prix d’avoir sauvé son époux et son armée (538).

SEC. Autocratrice. Ce titre ne se donne jamais à la femme du souverain. Il n’appartient qu’à lui seul.

Evidemment la modification du texte consiste dans la substitution du mot «Czarine» au mot autocratrice».

N. 380. – Je dois fidèlement rapporter ce que je trouve concernant ce mariage, dans les dépêches du comte de Bassevitz, conseiller aulique à Vienne, et longtemps ministre de Holstein à la cour de Russie. C’était un homme de mérite, plein de droiture et de candeur, et qui a laissé en Allemagne une mémoire précieuse. Voici ce qu’il dit dans ses lettres: «La czarine avait été non seulement nécessaire à la gloire de Pierre, mais elle l’était à la conservation de sa vie. Ce prince était malheureusement sujet à des convulsions douloureuses, qu’on croyait être l’effet d’un poison qu’on lui avait donné dans sa jeunesse. Catherine seule avait trouvé le secret d’apaiser ses douleurs par des soins pénibles et des attentions recherchées dont elle seule était capable, et se donnait tout entière à la conservation d’une santé aussi précieuse à l’État qu’à elle-même. Ainsi le czar, ne pouvant vivre sans elle, la fit compagne de son lit et de son trône.» Je me borne à rapporter ses propres paroles (538).

SEC. p. 10. Le comte de Bassevits. On le connu à la cour de Russie avec des qualités bien différents de celles que Mr. de Voltaire lui attribue. C’étoit un homme présomptueux, méchant et indiscret au suprême degré. Mr. Westphal[en] ministre de Danemark à Pétersbourg avoit coutume de dire que toutes les fois qu’il vouloit savoir quelque secret de Bassevits il n’avoit qu’à donner un écu à son laquey pour aller boire avec ceux de Bassevits. Son procès avec le duc de Holstein est connu. Il y en a plusieurs pièces imprimées de part et d’autre. Ce qu’il dit dans ses lettres au sujet de Catherine et des convulsions douloureuses de Pierre I est aussi faux que mal tourné.

N. 381. – Voici ce que je trouve dans le manuscrit curieux d’un homme qui était alors au service du czar, et qui parle comme témoin. (La citacion est trop longue pour que nous puissions la reproduire ici. Il s’agit de Charles

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